C/ Le plastique, vecteur de matières nocives

Publié le par thegreatpacificgarbagepatch

1/ La dangerosité des POP :

Les POP, ou polluants organiques persistants, ont acquis leur triste célébrité par l’explosion du réacteur nucléaire de l’usine chimique italienne du groupe Hoffmann-La Roche, à Seveso, en 1976. C’est d’ailleurs cet incident qui nous a apporté toute la réglementation en termes de sécurité industrielle.

Les POP sont des polluants toxiques dont les impacts négatifs sont prouvés sur la santé des êtres vivants et sur l’environnement ; leur quantité s'accroît tout au long de la chaîne alimentaire en s’accumulant dans les tissus et ils peuvent vivre très longtemps dans n’importe quel environnement. Ils sont capables de se déplacer sur de très longues distances. Un des POP principalement présents dans GPGP est le DDT, un des constituants des pesticides ainsi que le PCB, toxines contenues dans les arômes artificiels. Le DDT, par exemple était contenu massivement dans les pesticides dit « miracles » des années 1950 qui sont aujourd’hui interdits mais qui subsistent encore dans la lutte anti-malaria en Afrique. Le schéma ci-dessous représente en quelque sorte le trajet du PCB dans la chaîne alimentaire. Les PCB sont considérés comme les pires polluants dans le monde de l’écologie.

  PCB

Les POP ne sont normalement pas ingurgités par les animaux vivant dans un milieu naturel sain. En revanche, les plastiques contenus dans le vortex sont un formidable concentrateur de POP : ils permettent de « fixer » les POP générés par les activités humaines, rendant ces plastiques encore plus nocifs. De cette manière, les plastiques, à la manière d’éponges chimiques, deviennent encore plus dangereux pour la santé de l’écosystème. Les POP, et surtout les DDT et les PBC sont présents dans le plastique dans des quantités jusqu’à un million de fois supérieures à la normale. Cela a donc un impact notable sur l’espérance de vie moyenne des mammifères marins. Entrant dans la chaîne alimentaire, les POP se retrouvent dans nos assiettes en quantité considérable, et augmentent notre consommation de dioxines d’environ 40% d’après des calculs de Greenpeace.

 

Les POP ont des impacts considérables sur la santé : à court terme, ils provoquent divers troubles, cutanés, gastriques, nerveux, hépatiques, et peuvent même conduire à la mort, comme on l’a vu en 1984 après l’incident de Bhopal qui a entraîné 2 500 morts en quelques heures, sous l’effet d’une forte concentration. Mais à long terme, leurs effets sont bien plus pernicieux et car ils se déclenchent avec du retard : allergies, effets cancérigènes, atteinte à la fertilité, perturbation des systèmes nerveux et immunitaire, perturbation du système endocrinien. De plus, Greenpeace a prouvé, après des études réalisées aux Pays-Bas, qu’une mère enceinte transmettait des POP à son enfant lors de sa grossesse et plus tard lors de l’allaitement.

 

Plusieurs traités internationaux comme la Convention de l’organisation maritime internationale et la convention de Stockholm visent à réduire la production de POP mais ceux-ci ne sont pas encore très suivis et ne constituent qu’un début à la lutte contre ces polluants persistants.  

 

2/ Le plastique provoque un déplacement des espèces

 

On doit aussi noter le problème lié au déplacement des espèces. En effet, on a vite remarqué que le plastique joue un rôle « d'autostoppeur» dans l’océan, et fixe des espèces vivantes avant de dériver et de les emporter loin de leur lieu de vie naturel.  De la même manière qu’il entraîne les POP dans sa course, des êtres vivants de toutes sortes peuvent se fixer à lui et se retrouver à des milliers de kilomètres de leur habitat naturel et provoquer une certaine perturbation dans l’écosystème.

Cependant, il faut savoir que ce problème n’est pas majeur et qu'il passe en second plan face à la décomposition du plastique et au problème causé par les POP.

 

 

 

La présence de Great Pacific Garbage Patch sur Terre est finalement peu connue du grand public : les Etats n’en font pas la publicité et seuls des scientifiques ou des organisations axées sur la défense de la planète se mobilisent pour dénoncer cette pollution. A court terme, ce problème est moins  crucial qu’à long terme. Nous devons donc agir vite, mais sans précipitation, car on pourrait causer plus de mal en nettoyant la poubelle qu’en la laissant prospérer. C’est sur les solutions pour éradiquer cette pollution particulière que nous allons maintenant orienter notre réflexion.

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article